Il était une fois nos trois compères Ciçou, Lolo et Xav, partis à la
découverte du Canyon de Colca à plusieurs heures d'Arequipa.
Ils ne
s'attendaient pas à rencontrer un chemin semé d'embûches et à vivre une grande
aventure, mais soyez patients, les détails vont arriver...
Tout a commencé à la gare routière où ils ont eu la mauvaise
surprise de constater à leur arrivée que le bus était complet.
Toutefois, suivis par la "buena onda" ils se font
indiquer une entreprise privée de minivans, à deux pâtés de maisons, qui pour
le même prix les accompagne à destination.
Le trajet se déroule sans encombre
en passant par un col à 4900 mètres d'altitude, dans des paysages superbes au
milieu de vigognes et alpacas. Le voyage offre même une belle vue sur le volcan Sabancay en activité qui crache sa fumée mais nous aurons l'occasion d'en reparler.
Voilà donc nos trois compères à Chivay, aux portes du Canyon, ne
résistant pas à l'appel des bains thermaux du village pour se délasser et se
réchauffer, un cocktail de Pisco Sour à la main dans les vapeurs d'eau chaude.
Après une extinction des feux à 20h et une bonne
nuit de sommeil pour prendre des forces, nos trois amis poursuivent leur route
jusqu'au point de départ de leur trek. C'est là que l'aventure commence.
Ils
entreprennent une franche descente de 1000 mètres de dénivelé jusque dans le
Canyon, sous le regard attentif de quelques condors en chasse. Malgré l'appel
de la faim et les contestations des genoux, nos trois aventuriers ne
s'arrêteront qu'une fois arrivés à destination, au petit village de San Juan.
Et
là devinez quoi... Ils sont accueillis non seulement par les propriétaires
adorables d'un petit hôtel, mais aussi par leur bébé alpaca de 4 mois à qui il
faut encore donner le biberon! Comment ne pas fondre?
Au cours de leur escale d'une nuit dans ce petit
patelin, nos trois protagonistes font la connaissance d'un couple d'espagnols
et d'un couple de canadiens. Et voilà qu'au moment de partir le lendemain
matin, une nouvelle embûche survint : Thomas, l'espagnol, s'est déboîté l'épaule
et il n'a pas vraiment choisi le bon lieu pour ça... Ne pouvant se résigner à
abandonner leur nouvel ami, nos gringos font de leur mieux pour essayer de lui
apporter du réconfort et d'apaiser son mal durant plusieurs heures, en
attendant l'arrivée d'un médecin qui parviendra heureusement, mais non sans mal
et sans contorsion, à replacer l'épaule de Thomas.
L'aventure peut reprendre,
sans les deux espagnols qui vont rester une nuit de plus au village pour se
reposer et se remettre de leurs émotions.
Quelques heures de marche seulement séparent le village de l'Oasis superbe où
se rendent nos randonneurs.
Mais voilà qu'en arrivant dans ce
petit coin de paradis et de verdure, tout est complet. Aucune chambre n'est disponible
et il est trop tard pour envisager de remonter. Qui plus est, personne n'est
vraiment accueillant ici.
Pour se laver, un petit plongeon (rapide car il
fait froid) dans la piscine. Puis la soirée se déroule sur la pelouse, entre gringos, autour de
quelques mojitos négociés en arguant du fait qu'à minuit c'est l'anniversaire
de Ciçou. Ils sont malins nos aventuriers...
Dans la nuit, ça tremble assez fort et c'est le
premier tremblement de terre vécu par Xavier. Nos protagonistes l'ont bien
sentis couchés à même le sol. Et ils entendent autour d'eux des chutes de
pierres dans le Canyon. Tout ça n'est pas très rassurant...
Le lendemain, 16 juillet et jour de l'anniversaire
de Ciçou, il leur faut remonter 1000 mètres de dénivelé et ce n'est pas la
partie la plus facile. Bien au contraire. Il fait très très chaud, il n'y a pas
un nuage, un soleil de plomb et ça grimpe hard sans jamais voir la fin...
Puis
Lolo lance un cri de victoire indiquant qu'il est arrivé en haut, motivant
ainsi ses deux amis qui savent désormais qu'ils ne sont plus très loin. C'est
ensuite au tour de Xav de faire son cri de guerre suivi pas Çiçou. Ouff, ils
sont arrivés en haut, complètement déshydratés mais heureux de cette ascension
jusqu'à la petite ville de Cabanaconde où c'est la fête de la vierge. (Oui,
encore... A croire que c'est un prétexte des péruviens pour faire la fête...)
Après un peu de repos dans un joli hôtel avec
hamacs, et un bon repas d'anniversaire c'est l'heure du bal et du feu
d'artifice sur la place du village.
Et voilà qu'au moment où nos trois
aventuriers fatigués s'apprêtent à aller se coucher, un violent tremblement de
terre de magnitude 6 secoue le village qui se trouve en plein sur l'épicentre. Si
les musiciens ne se sont pas arrêtés de jouer du haut de leur estrade, tous les
habitants, eux mêmes surpris par la force de la secousse, se sont rués à
l'extérieur de leurs habitations.
Dans les magasins, de nombreux articles et
parfois même des étagères entières sont au sol. Dans les rues des murs se sont
écroulés et dans la chambre de nos trois compères, pièce pourtant anti
sismique, des morceaux de plâtre se sont décrochés.
Sur les conseils de Lolo,
ils ont alors établis une stratégie de sortie urgente de la chambre au cas où
une secousse similaire surviendrait dans la nuit, allant même jusqu'à dormir la
porte ouverte pour être sûrs de pouvoir sortir. Ils sont prévoyants hein?
Manifestement ils ont bien fait car s'ils n'ont pas eu besoin de sortir, la
terre a continué de trembler toute la nuit, les réveillant en sursaut à maintes
reprises... Quelle nuit!
Au réveil, le Canyon était fermé et sur le chemin
du retour à Arequipa, nos trois aventuriers ont pu se rendre compte de
l'impressionnante masse de poussière soulevée dans la nuit... Le responsable de
cette activité sismique n'est autre que le volcan Sabancay dont nous parlions
au début de cette histoire. Pour Xavier c'est la dernière d'histoire, et il
devrait s'en souvenir de celle là...