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dimanche 18 août 2013

Histoire d'un tremblement de terre dans le Canyon de Colca


Il était une fois nos trois compères Ciçou, Lolo et Xav, partis à la découverte du Canyon de Colca à plusieurs heures d'Arequipa. 
Ils ne s'attendaient pas à rencontrer un chemin semé d'embûches et à vivre une grande aventure, mais soyez patients, les détails vont arriver...


Tout a commencé à la gare routière où ils ont eu la mauvaise surprise de constater à leur arrivée que le bus était complet. 
Toutefois, suivis par la "buena onda" ils se font indiquer une entreprise privée de minivans, à deux pâtés de maisons, qui pour le même prix les accompagne à destination. 



Le trajet se déroule sans encombre en passant par un col à 4900 mètres d'altitude, dans des paysages superbes au milieu de vigognes et alpacas. Le voyage offre même une belle vue sur le volcan Sabancay en activité qui crache sa fumée mais nous aurons l'occasion d'en reparler.




Voilà donc nos trois compères à Chivay, aux portes du Canyon, ne résistant pas à l'appel des bains thermaux du village pour se délasser et se réchauffer, un cocktail de Pisco Sour à la main dans les vapeurs d'eau chaude.



Après une extinction des feux à 20h et une bonne nuit de sommeil pour prendre des forces, nos trois amis poursuivent leur route jusqu'au point de départ de leur trek. C'est là que l'aventure commence. 


Ils entreprennent une franche descente de 1000 mètres de dénivelé jusque dans le Canyon, sous le regard attentif de quelques condors en chasse. Malgré l'appel de la faim et les contestations des genoux, nos trois aventuriers ne s'arrêteront qu'une fois arrivés à destination, au petit village de San Juan. 

 

Et là devinez quoi... Ils sont accueillis non seulement par les propriétaires adorables d'un petit hôtel, mais aussi par leur bébé alpaca de 4 mois à qui il faut encore donner le biberon! Comment ne pas fondre?
          

Au cours de leur escale d'une nuit dans ce petit patelin, nos trois protagonistes font la connaissance d'un couple d'espagnols et d'un couple de canadiens. Et voilà qu'au moment de partir le lendemain matin, une nouvelle embûche survint : Thomas, l'espagnol, s'est déboîté l'épaule et il n'a pas vraiment choisi le bon lieu pour ça... Ne pouvant se résigner à abandonner leur nouvel ami, nos gringos font de leur mieux pour essayer de lui apporter du réconfort et d'apaiser son mal durant plusieurs heures, en attendant l'arrivée d'un médecin qui parviendra heureusement, mais non sans mal et sans contorsion, à replacer l'épaule de Thomas.

L'aventure peut reprendre, sans les deux espagnols qui vont rester une nuit de plus au village pour se reposer et se remettre de leurs émotions.

Pourtant les embûches ne sont pas terminées! 

Quelques heures de marche seulement séparent le village de l'Oasis superbe où se rendent nos randonneurs. 


Mais voilà qu'en arrivant dans ce petit coin de paradis et de verdure, tout est complet. Aucune chambre n'est disponible et il est trop tard pour envisager de remonter. Qui plus est, personne n'est vraiment accueillant ici. 

On leur propose finalement de dormir dans une petite cabane sur des canisses qu'ils devront disposer sur le sol. C'est bien mieux que rien du tout et c'est avec le sourire que l'équipe accepte cette solution, sachant bien qu'il n'y en a pas d'autre...


Pour se laver, un petit plongeon (rapide car il fait froid) dans la piscine. Puis la soirée se déroule sur la pelouse, entre gringos, autour de quelques mojitos négociés en arguant du fait qu'à minuit c'est l'anniversaire de Ciçou. Ils sont malins nos aventuriers...




Dans la nuit, ça tremble assez fort et c'est le premier tremblement de terre vécu par Xavier. Nos protagonistes l'ont bien sentis couchés à même le sol. Et ils entendent autour d'eux des chutes de pierres dans le Canyon. Tout ça n'est pas très rassurant...

Le lendemain, 16 juillet et jour de l'anniversaire de Ciçou, il leur faut remonter 1000 mètres de dénivelé et ce n'est pas la partie la plus facile. Bien au contraire. Il fait très très chaud, il n'y a pas un nuage, un soleil de plomb et ça grimpe hard sans jamais voir la fin... 



Puis Lolo lance un cri de victoire indiquant qu'il est arrivé en haut, motivant ainsi ses deux amis qui savent désormais qu'ils ne sont plus très loin. C'est ensuite au tour de Xav de faire son cri de guerre suivi pas Çiçou. Ouff, ils sont arrivés en haut, complètement déshydratés mais heureux de cette ascension jusqu'à la petite ville de Cabanaconde où c'est la fête de la vierge. (Oui, encore... A croire que c'est un prétexte des péruviens pour faire la fête...)

Après un peu de repos dans un joli hôtel avec hamacs, et un bon repas d'anniversaire c'est l'heure du bal et du feu d'artifice sur la place du village. 


Et voilà qu'au moment où nos trois aventuriers fatigués s'apprêtent à aller se coucher, un violent tremblement de terre de magnitude 6 secoue le village qui se trouve en plein sur l'épicentre. Si les musiciens ne se sont pas arrêtés de jouer du haut de leur estrade, tous les habitants, eux mêmes surpris par la force de la secousse, se sont rués à l'extérieur de leurs habitations. 

Dans les magasins, de nombreux articles et parfois même des étagères entières sont au sol. Dans les rues des murs se sont écroulés et dans la chambre de nos trois compères, pièce pourtant anti sismique, des morceaux de plâtre se sont décrochés. 

Sur les conseils de Lolo, ils ont alors établis une stratégie de sortie urgente de la chambre au cas où une secousse similaire surviendrait dans la nuit, allant même jusqu'à dormir la porte ouverte pour être sûrs de pouvoir sortir. Ils sont prévoyants hein? Manifestement ils ont bien fait car s'ils n'ont pas eu besoin de sortir, la terre a continué de trembler toute la nuit, les réveillant en sursaut à maintes reprises... Quelle nuit!

Au réveil, le Canyon était fermé et sur le chemin du retour à Arequipa, nos trois aventuriers ont pu se rendre compte de l'impressionnante masse de poussière soulevée dans la nuit... Le responsable de cette activité sismique n'est autre que le volcan Sabancay dont nous parlions au début de cette histoire. Pour Xavier c'est la dernière d'histoire, et il devrait s'en souvenir de celle là...


Pour Ciçou et Lolo, attristé par son retour en France, l'aventure continue dans les ruelles d'Arequipa où ils ont rendez-vous avec leurs deux amies Julia et Mathilde. Mais si rappelez-vous, ils sont allés au Machu Picchu ensemble... 

L'île du Soleil sur le lac Titicaca




On ne pouvait pas quitter le lac Titicaca sans avoir jeté un œil à la partie Caca en Bolivie! 

D'autant que ça vaut vraiment le coup, c'est encore plus beau. 


        Passage à la frontière

Direction Copacabana qui nous paraît sympa le premier soir, quand nous arrivons au milieu d'une nouvelle fête de la vierge. Mais dès le lendemain on ne comprend plus rien, tout le monde est parti, même les gringos on dirait... C'est mort et désert. Autre surprise : C'est vraiment moins cher que le Pérou la Bolivie! On peut manger varier (on n'en peut plus du riz!) sans se ruiner et on se loge correctement pour 2€ par personne. Ça fait du bien pour notre budget.


Notre véritable destination ici c'est Isla del Sol, l'île du Soleil où nous accostons dans la partie Sud. C'est le souffle coupé par une dure montée à 4000 mètres d'altitude et par un paysage sublime que nous arrivons en haut de l'île où nous trouvons un hôtel bénéficiant d'une très belle vue. Le coucher de soleil est inoubliable.



Après une bonne nuit de sommeil nous traversons l'île jusqu'au Sud par la route des crêtes. On se croirait dans les calanques. De l'eau à perte de vue, des falaises à pic, du soleil et des petites criques d'eau turquoise. 


C'est magnifique. Après un tour dans les ruines, on rejoint le village où cette fois notre hôtel pour deux nuits n'est pas tip top.  On ne peut pas avoir bonne pioche à tous les coups... Et c'est pas bien grave, l'hôtel c'est juste pour dormir.


                   Des jupes de Mamassitas sèchent au soleil


En attendant la nuit on a d'autres projets : Après quelques cascades sur le sable, on s'empresse de louer une barque pour partir à la découverte d'une petite île couverte d'arbres. 
Ça fait les bras ! Et ça nous permet d'apprécier le coucher de soleil de notre embarcation. 


Là, c'est un moment magique. L'altitude nous permet d'avoir une vision très nette des paysages. Les nuages semblent effleurer le lac et l'horizon paraît être la limite du bout du monde.


 

Le lendemain c'est journée plage avec pic-nic. On s'y croirait et l'eau est tellement claire qu'on ne résiste pas à un petit plongeon. C'est froid quand même... Un bain à 4000 mètres d'altitude dans une eau à 10°, ça tente quelqu'un?