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dimanche 29 septembre 2013

Séjour dans une famille au rythme de la jungle


A peine de retour de notre première excursion dans la jungle, on décide à l'unanimité, comme une évidence, qu'on va repartir. Mais cette fois on veut quelque chose de bien plus typique. On veut vivre dans une famille, au rythme d'un village... Et on trouve une agence qui nous organise ça pour 3 jours dans le tout petit village de San Antonio, sur le Rio Momon, toujours à 3 heures de bateau d'Iquitos mais totalement à l'opposé de notre première excursion.


La principale source de revenus du village c'est la préparation du charbon qui prend un mois de l'abattage des arbres à l'enveloppement du charbon pour l'acheminer jusqu'à Iquitos. De nombreuses heures de travail pour un revenu minime...



On a voulu du typique, on est servi. Pour les toilettes c'est le jardin, pour la douche c'est le Rio et pour le toit, on va vivre avec notre guide, Gilberto, sa femme, son neveu et un drôle de poulet qui se tient tout droit, qu'on a baptisé Pinguino et qui nous aime beaucoup... 



                     

Pinguino : Ils expliquent sa position verticale par le fait qu'une personne du village va mourir et qu'une partie de son âme se trouve dans le galiné. Ou alors c'est le coq qui lui a marché dessus, on sait pas trop...


La maison est toujours en construction donc il n'y a pas de mur, mais on nous installe des moustiquaires et de petits matelas, c'est parfait.



Dans le village il y a une quinzaine de maisons en bois et aux toits en feuilles, organisées autour du terrain de volley et de l'école. 

                                                           Feuilles qui composeront le toit 
                                                       quand elles seront sèches

                                                             L'école au centre du village

Le volley c'est le sport du village, tous les soirs, avant la tombée de la nuit, tout le monde se réunit pour un match.


Aux menus de ces 3 jours des trucs bien typiques aussi, comme du poisson qu'on a vu sécher au soleil... Quand notre guide nous a dit qu'on mangerait ce truc sec en train de prendre le soleil pour le grand plaisir des mouches, on a fait comme si on était super contents! Mais finalement c'était plutôt bon et personne n'a été malade. On a aussi mangé pas mal de riz blanc, de bananes cuites (pas franchement très bon) et du yuka qu'on est allé déraciner. On a même préparé une salade de coeur de palmier. Mais avant ça encore fallait-il trouver le palmier, l'abattre et en tirer le coeur. 
                           
                                  Opération yuka!                                   Opération salade de coeur de palmier!
                                                                     
Enfin on a mangé beaucoup de poisson frais. En effet, vivre au rythme du village signifie partir à la pêche tous les jours. Eh oui, il faut bien se nourrir. On est devenu des pros de la pêche sans toutefois pouvoir égaler Gilberto qui nous a bien montré qu'il était le boss en pêchant un espèce de monstre de poisson chat de 2 kilos et demi qu'on a mangé grillé au petit dej.



Dans la jungle, les habitants vivent au rythme de l'eau mais aussi des légendes. Le soir, avant de nous endormir, on demandait à Gilberto de nous raconter des histoires de la selva, ce qu'il semblait faire avec grand plaisir. Saviez-vous que les gringas se transforment en dauphins roses pour envoûter les amazoniens? Rassurez-vous, Ciçou est restée bien humaine! 

Autre légende, mais ils y croient dur comme faire, c'est l'existence du Chuyachaki, un genre de lutin aux pieds inégaux qui représente l'esprit de la jungle. Au cours d'une randonnée de 4 heures dans la selva, Gilberto nous a montré la chacra (culture) du Chuyachaki : un ensemble d'arbres qui donnent des espèces d'olives, perdus à des heures de marche du village, mais qui semblent entretenus au milieu de la jungle dense alors que personne ne vient là. Il était persuadé que c'était entretenu par le Chuyachaki. 

                                                            La Chacra du Chuyachaki

Et attention, celui qui couperait une branche de cette chacra serait maudit. Un homme du village qui a tenté l'expérience a été retrouvé par des chasseurs en train de se frapper et de se griffer au point qu'il a fallu l'immobiliser pour qu'il se fasse soigner par un shaman. 



Dans la selva, les soins des shamans consistent souvent en des cérémonies d'Ayahuaska, plante aux propriétés hallucinogènes de plus en plus utilisée pour soigner des maladies psychiques ou pour s'ouvrir vers "l'autre monde". Eh oui, la jungle regorge de plantes étranges...



                  




Outre les légendes il y a aussi les effrayantes histoires vraies. Dès le premier jour, quand on est arrivé et qu'on a demandé si on pourrait faire une sortie de nuit, Gilberto nous a répondu qu'il n'y avait pas de problème, mais que dans ce cas on partirait avec son frère qui nous devancerait d'une quinzaine de mètres avec un fusil. Pourquoi? Parce que dans les environs rodent des chuchupés, serpents les plus agressifs et parmi les plus vénéneux... Pas compliqué, s'il te mord sois tu meurs, sois tu restes invalide. Et ces serpents qui sortent la nuit attaquent même si tu ne les déranges pas car ils défendent leur territoire... et ils s'appellent entre eux... Sympa hein... Et pour illustrer cette histoire, Gilberto nous a montré la tête d'un chuchupé que son frère a tué quelques jours seulement avant qu'on arrive... Ça a deux dents pointues monstrueuses! Autant vous dire qu'on a préféré éviter la sortie de nuit, exceptée en barque pour aller pêcher. 


On s'est contenté des balades en journée dans cette jungle encore plus dense que la première, en se frayant des chemins à coup de machette, pour voir plantes, singes et autres bestioles. 


              Arbre dont la sève brûle comme de la cire      Chenilles à ne pas toucher...

Ces 3 jours dans la petite famille de Gilberto ont été une expérience totalement différente de la première, bien plus typique et tout autant enrichissante. Et le must c'est qu'ici il n'y avait pas de moustiques!


3 commentaires:

  1. Je me régale à la lecture de chacun de vos récits.
    C'est incroyable cette immersion dans ces familles au cœur de l'Amazonie,
    dans une jungle regorgeant de toutes sortes de bestioles plus effrayantes les unes que les autres...
    Et les chuchupés qui s'appellent entre eux c'est une légende ou pas !
    Humble voyageurs vous faites bientôt partis des leurs !!
    Bises à vous deux, on pense bien à vous.

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    1. Merci pour ce gentil commentaire. A en croire notre guide les chuchupes sont loin d'être une légende... On pense aussi fort à vous. à bientôt maintenant...

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  2. Coucou à tous les deux,
    Pendant que je lis vos aventures dans la jungle un moustique viens de me piquer !
    Pourtant je ne suis que à cagnes.
    En tout cas bravo pour les 6000 m, les tremblements, le bateau qu 'elles aventures. Et merci de partager avec une petite partie de ce bonheur.

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