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jeudi 21 février 2013

Le naufrage




Le 6 février, nous mettons donc le réveil à 4h du matin, et prenons un taxi à 4h30 pour aller à l' embarcadère. Quelle vie déjà à cette heure-ci! On est accueillis par un grand nombre de marchands ambulants avant même d'avoir mis un pied sur le bateau!!

 A notre grande surprise, un espace est réservé aux touristes, avec des chaises en plastique, tandis que les locaux sont par terre à l'arrière du bateau. Grâce à Lolo et au fait qu'on soit arrivés tôt, on avait les meilleures places, avec de l'espace pour nos jambes. Heureusement car la traversée devait initialement durer quand-même prêt de 15h!

La journée est vite passée, rythmée par les arrêts du slow boat au cours desquels l'activité était à son comble entre les chargements et déchargement animés de locaux et de marchandises, et l'invasion de marchands ambulants vendant sur ce petit bateau, toutes sortes de mets tels que brochettes, fritures, maïs, gâteaux et fruits...

                 

Nous avons assisté au coucher de soleil, très vite suivi de l'allumage des lumières à bord, lui-même accompagné d'impressionantes nuées des dizaines de milliers de papillons de nuit, et de quelques blattes ou cafards géants. Beurk. Plutôt désagréable mais tellement drôle! Grâce à une adorable et rigolote birmane qui nous indique la combine, on ne mettra pas beaucoup de temps à se réfugier avec quelques autres personnes dans l'unique cabine de l'avant du bateau, restée dans le noir, et donc épargnée par les insectes (mais pas par les cafards géants!!)


Quand soudain, vers 20h, et alors que nous avions déjà 1h30 de retard sur l'horaire théorique d'arrivée, le sondeur commence à s'exciter un peu et le bateau ralentit. Le sondeur c'est un homme debout à l'avant du bateau qui sonde la profondeur des fonds avec un grand pic en bamboo qu'il plante dans l'eau. (Si si, on est sérieux, c'est encore comme ça!) 

Donc, le bateau ralentit et le sondeur sonde avec deux fois plus d'attention. Sauf que ça n'a pas suffit car le bateau s'est embourbé sur un banc de sable, impossible de faire ni marche avant, ni marche arrière. Le capitaine finit par couper les moteurs. En voyant une birmane s'installer par terre pour dormir, on a vite compris qu'on allait passer la nuit sur le bateau. On etait ravis de vivre cette aventure et d'économiser une nuit d'hôtel, on n'avait pas réussi à en réserver la veille, et on savait qu'on allait galérer pour en trouver un de nuit...

Dans notre petite cabine nous avions la chance de nous partager une planche en bois pour dormir. Si Ciçou a bien dormi, Lolo et les autres ont été dérangés par une birmane ronfleuse!!


Au petit matin nous avons été réveillés par deux petits bateaux qui se sont avérés être nos canaux de sauvetage. Tous les touristes ont été invités à monter dessus tandis que les locaux et leurs marchandises ont été «abandonnés» sur le bateau naufragé, nous regardant partir avec leur sourire habituel devant un sublime lever de soleil.



 







Encore une aventure incroyable à la hauteur de la beauté du site de Bagan qui nous attendait...

mercredi 13 février 2013

Mandalay et ses environs

Le 2 février nous nous réveillons à Mandalay, une grande ville d'un million d'habitants. Une jungle urbaine ou le klaxon est la langue officielle...

La veille ne voulant pas abuser de la gentillesse de Wanatun, nous avons accepte le premier hotel entrant dans nos prix. Dormir en prison n'aurait pas ete plus confortable, on s'y serait cru avec les barreaux, la porte a gros verou de notre cellule et les douches immondes, sans parler de l'accueil...
                               

Au matin, immédiatement après le réveil nous partons à la recherche d'un hôtel mieux que le précédent... Une fois bien installés, dans une chambre bien plus agréable, sur le toit et au calme, nous entamons en équipe une grosse lessive.

Le lendemain, nous décidons d'enfourcher un vélo et d'affronter la faune locale pour nous rendre à Amarapura où se trouve le plus long pont en teck du monde.

                                        

Sur le chemin nous sommes intrigués par une foule de personnes se rendant de pied ferme dans un lieu que nous décidons d'explorer. Nous nous retrouvons alors face à un gros bouddha tout boursoufflé par les 18 cm de feuilles d'or déposées par les fidèles... enfin, par les hommes bien sûr, les femmes devant restées derrière des barrières!

    

Sur le chemin du retour, un bruit nous interpelle et on se fait inviter par des birmans a entrer dans un grand hangar qui est un atelier de tissage assourdissant. Nous rentrons usés après ces 40 km parcourus, le bruit omniprésent, la pollution et le niveau d'attention élevé que nous devons déployer pour circuler.

Le 4 février, nous grimpons sur la colline de Mandalay, mais entre la brume et la pollution, on n'aperçoit pas grand chose... En revanche au sommet se trouve un beau temple super bling bling !

       

Le lendemain, on embarque sur un petit bateau spécial touristes (le bateau local nous étant interdit) pour nous rendre à Mingun ou se trouve le tas de briques le plus gros et le plus cher du monde. Le projet était de construire la plus haute stupa du monde, de 150 m de haut, qui nécessita la sueur et le sang de milliers d'esclaves.

Les esclaves ont finit par s'enfuir et le tas atteint aujourd'hui 50 m. Quelques années après, un tremblement de terre fissura l'édifice à plusieurs endroits... 

                                         
                            
A l arrivee quelques "taxis" nous attendent mais nous preferons marcher...

A Mingun se trouve aussi le plus grande cloche du monde en état de sonner, qui mesure 4 m de haut, 5 m de diamètre à sa base et pèse 90 tonnes!
       
                                                                           Cicou sonne la cloche titanesque    

On s'est rendu compte qu'on parle peu de ce qu'on mange, alors qu'on se régale tous les jours. Voici quelques exemples de plats savoureux : bon du riz bien sûr, mais aussi des chapatis (galettes indiennes), du poulet frit, ou a la sauce aigre douce, du riz frit avec des sauces incroyables, des soupes de legumes et de noodles, des legumes frits, des samosas et autres beigners, des salades aux cacahuetes, etc...

Au petit matin du 6 février, nous embarquons sur le slow boat, bateau local, qui doit nous conduire à Bagan en 15 heures. Mais celui-ci nous réservera quelques péripéties...

Embarquez pour Khaosan Road

Voici un apercu de la rue la plus touristique et fetarde de Bangkok :


Une rencontre extraordinaire...

Après une journée de repos à Kalaw, nous partons pour Mandalay dans un bus local qui semble tenir en un seul morceau grâce aux seuls grigris dédiés à Bouddha. Pour exemple, alors que nous nous apprêtions à entamer une belle descente, le bus s'est arrêté pour qu'une femme accroche de petites branches à chacun des rétroviseurs. Nous en avons
déduit que ça nous porterait chance...

Sur le bord de la route, en construction, des femmes et des hommes piochent et font chauffer du goudron dans de vieux barils tout rouillés...


Le bus s'arrête à 11h pour le petit déjeuner. Un birman nous invite à nous joindre à lui, et nous offre un grand verre de lait chaud et sucré avec un petit flan, c'est la spécialité locale. En plus de ça il veut nous offrir le longyi, robe que porte les hommes et les femmes au Myanmar. Nous refusons gentiment. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises!!

Cet homme ayant pour seul bagage un petit sac plastique rempli de billets (au moins la moitié de notre budget pour le mois) nous invite à descendre au même arrêt que lui. N'ayant aucune contrainte de destination nous acceptons sa proposition, ravis de voir ou ça nous mènerait!
Nous voilà dans une toute petite gare et l'instant d'après à califourchon sur un scooter avec tous nos bagages et notre nouveau guide pour l'après-midi. Il nous est impossible de dépenser le moindre centime car Wanatun nous offre tout ce dont nous avons besoin malgré notre insistance pour payer tant le repas du midi, que l'eau, les donations pour les temples, l'essence, et même le taxi du retour jusqu'à Mandalay.
Même si dans un premier temps notre mentalité occidentale nous incite à nous méfier, nous lui offrons notre confiance. Ce n'est pas chez nous qu'on se ferait guide d'un jour pour faire visiter notre ville à un étranger et encore moins en lui offrant autant de cadeaux...
Wanatun fait même un détour pour nous présenter deux célébrités : deux gros boas vivants, dormant au pied d'une statue de bouddha.


Il nous mène de ruines en ruines à travers la ville d'Inwa, une ancienne cité royale.










En fin d'après midi il se propose de nous aider à trouver un hôtel à Mandalay (à 25 km de là, soit 50 km aller/retour pour lui). Bien entendu, c'est sans nous laisser le choix qu'il nous paie le taxi et comme il fait chaud, il s'empresse de nous acheter de l'eau :)
Arrivés à Mandalay il nous accompagne à un hôtel, mais comme il est hors budget pour nous, il se charge d'appeler d'autres hôtels et paie même la communication pour nous. Une fois que nous sommes logés, et lui rassuré, il disparaît comme il est apparu et c'est à peine si nous avons le temps de le remercier. Un tel altruisme nous laisse à la fois heureux et complètement déconcertés...

samedi 9 février 2013

A la decouverte des villages Pa - Ho

Le 28 janvier, un train tout branlant qui a dû dépasser l'âge de la retraite depuis quelques décennies nous mène, à la vitesse de 15 km/h, à Kalaw,en traversant de nombreux villages où les enfants nous font coucou.

Nous dormons chez Lily guesthouse pour 7$ la nuit à deux, avant de partir pour un trek de deux jours.

Au petit matin nous rejoignons Momo, notre guide, et Tutu, notre excellent cuisiner qui nous accompagnent au cours de ce trek à travers forêt de pins et plantations de thé et bananes. Ils nous feront bien rire avec leur air de gamins plus que de guides professionnels, passant leur temps à chanter, se chamailler ou utiliser des plantes pour fabriquer des avions.


La marche ne présente pas trop de difficultés, ce qui nous permet de nous arrêter dans les écoles que nous croisons et d'apprendre de nos guides les coutumes locales dont en voici quelques exemples :
Le gouvernement demande aux birmans de vivre au moins une semaine en tant que moine dans un monastère, semaine au cours de laquelle ils étudient les textes bouddhiques et pratiquent la méditation. Est-ce pour ça qu'ils sont tous aussi gentils? Les moines petit dejeunent tot le matin, dejeunent vers 10h30 et ne mangent plus jusqu'au lendemain matin et certains nous ont dit que c'etait tres dur, ce qui n'est pas difficile a croire...
Concernant les relations hommes/femmes dans la campagne, c'est sans surprise que nous avons appris que ce sont les parents qui décident du conjoint de leur enfant. Avant le mariage les jeunes ne peuvent se toucher sous peine de payer une amande ou de faire de la prison. Après le mariage une petite maison de bambou excentrée du village est mise à disposition des jeunes mariés pour leur lune de miel...

Nous passons la fin d'après midi à jouer avec les enfants dans le village d'une tribu Pa - Ho où nous passerons la nuit.




A l'heure du dîner c'est un véritable festin cuisiné par Tutu qui nous attend!! Une fois de plus nous devons manger séparément des locaux et de nos guides, malgré notre insistance de partager le repas avec eux.

Ils iront même jusqu'à nous dire qu'ils ont été invités à manger par la famille, ce qui était faux...


Le lendemain le trek change de tournure! Ce n'est plus la balade tranquille de la veille.. Le temps est menaçant des le matin, et bientôt un orage éclate et il tombe des cordes. Les pins et bananiers ont laissé place à une jungle dense et à des petites coulees de boue rouge et glissante.  Mais c est avec le sourire que nous avançons :)  et que nous rentrons complètement trempés à Kalaw sous la grêle ?!



lundi 4 février 2013

Diner chez la famille Inthar

Apres notre journee au lac Inle,nous nous rendons dans notre famille d'un jour où sommes accueillis par de magnifiques sourires et un véritable festin: salade de carottes aux épices et cacahuètes, soupe de potiron, chouxfleur frit, poulet mariné, poisson du lac grillé délicieusement farci et riz. Toutes les 3 bouchées on nous en mettait un peu plus dans l'assiette déjà bien remplie :-) Nous avons mangé comme des rois, même si nous étions un peu déçus de ne pas avoir partagé ce repas avec toute la famille. Notre hôte nous explique qu'ils ont mangé avant notre arrivée (alors que nous sommes arrivés à 18h). Ce sont leurs coutumes qui veulent que l'invité soit accueilli de cette façon.

Une fois bien repus, toute la famille nous a rejoint. Nous avons apporté des feuilles et des crayons de couleurs qui ont fait le plus grand bonheur des enfants. Nous avons partagé une petite bouteille de vin de l'avion avec les adultes qui en goutaient pour la première fois. Lolo à joué de la guitare et Ciçou à chanté des comptines pour enfants. Un p'tit bout d'une demi-douzaine d'années nous a fait un joli spectacle.

           
           

Du fait de la barrière des langues, ce sont surtout des rires et des regards que nous avons échangé ce soir là. Un vrai moment de bonheur.

Nous repartons le coeur et l'estomac bien remplis, rendez-vous vous pris pour le lendemain matin,pour que les femmes nous mettent la crème solaire locale (de l'écorce d'un arbre qu'elles frottent sur une pierre avec un peu d'eau). Nous voilà bien protégés pour une belle balade à vélo de 25 km dans la campagne environnante ou nous croiserons tracteurs et chars à boeufs.

La magie du lac Inle


Après deux heures d'attente à la gare de bus de Taungoo qui était une simple
cabane en bois avec deux bancs, nous voilà partis pour 10 heures de bus de nuit (250km) la clim à fond alors qu'il fait froid dehors...Logique!! Autant dire qu''il est quasi impossible de dormir dans ces conditions même si les myanmars semblent y parvenir eux...



Arrivés à Shwenyang à 5h30, nous grimpons dans un minibus. Une demi-heure plus tard nous sommes à Nyangshwe où une fois de plus tous les hôtels sont complets. De nombreux touristes sont dans la même situation que nous et c'est donc la course pour trouver notre toit pour 3 nuits, d'autant que nous sommes gelés et fatigués. A ce moment là on a un peu l'impression d'être dans un Pékin Express! :-)

On a finalement trouvé un joli hôtel en teck, qui porte bien son nom : «Teak Wood Hôtel», à 40$, complètement hors budget, mais avec de l'eau chaude vraiment chaude, un cadre agréable et un super bon petit déjeuner à la carte (oeufs frits ou brouillés, toasts et... des pancakes!!)

On se repose jusqu a midi, puis nous partons à vélo à la découverte de cette petite ville à taille humaine dans laquelle il fait bon flâner.
Au détour d'un petit sentier, nous apercevons une pancarte «traditional Inthar family massage». Nous suivons les petits panneaux jusqu'à une jolie cabane en bambou ou nous sommes formidablement bien accueillis. Nous voilà partis pour 1h de doux massage Myanmar de tout le corps.


Après ce moment très agréable nous discutons un peu avec les femmes et comme elles nous paraissent fort amicales, nous leur demandons si nous pouvons manger chez elles  le lendemain soir en échange de quoi nous ferons toutes les courses dont elles ont besoin.
Elles acceptent notre proposition avec un enthousiasme très expressif « ye ye ye no problem ye ye!».            

            
Il nous reste 20 min avant la fermeture du marché et demain il n'y en aura pas car c'est la pleine lune. Nous enfourchons nos vélos et nous fonçons en direction du marché. Ils sont déjà en train de remballer, mais un vieil homme fort sympathique se propose de faire nos courses. C est en courant derrière lui que nous achetons au vol, chouxfleurs, poulet, potiron et carottes. Total des courses 4euros qui nourriront toutes la famille et nous mêmes.


                    
Le lendemain matin à 8h nous partons en pirogue à moteur à la découverte du lac Inle pour la journée ce qui nous a permis de prendre de jolies couleurs. Après quelques minutes de navigation sur le canal,celui-ci s'ouvre pour laisser place à la magie du lac Inle et de ses premiers pêcheurs qui ont une technique de rame bien à eux...



Au cours de la journée notre guide et conducteur nous fera découvrir les artisanats disséminés sur le lac. Nous visitons ainsi une fabrique d'argenterie (créations des seuls hommes, portées par les femmes) un atelier de forgerons, une fabrique d'ombrelles et une de cheerots, les cigares d'ici roulés seulement par les femmes et fumés essentiellement par les hommes. Nous avons pu goûter ces cheerots doux au parfum d'anis ou de banane, ananas et miel.

Nous avons apercu de loin une femme girafe,entouree de touristes attendant de prendre leur cliche. Ne cautionnant pas cette situation,nous avons passe notre chemin...
Une autre chose surprenante : dans les temples bouddhistes ne nombreux hommes collent des feuilles d or sur des rochers ou des statues de bouddhas (cela leur apportera richesse dans leur prochaine vie), mais les femmes ne sont pas autorisees a entrer dans ces zones. Il faudra d abord qu elles se reincarnent en homme dans leur prochaine vie, pour qu elles puissent coller l or qui leur permettra d etre riche dans leur troisieme vie... Heureusement, pour gagner un peu de temps les hommes peuvent coller les feuilles pour elles.


Sur le chemin du retour nous nous faufilons au milieu des jardins flottants de fleurs, tomates et courgettes.

                  
Au cours de cette journée nous avons pu découvrir la vie animée du lac et des maisons sur pilotis. C'était magique.